2001/2004, 15 min, vidéo
La « Cité sans souci » est un ensemble de pavillons modulaires dessinés par Jean Prouvé en 1956 à partir de variations sur le container métallique. Ce projet d’architecture à faible coût était destiné à expérimenter de nouveaux principes de construction souples et rapides pour des logements sociaux individuels. Il est resté à l’état de prototype, prisé de quelques connaisseurs et n’a jamais connu de diffusion à grande échelle.
La résidence est déserte. Les maisons restent fermées. Des plans fixes rejouent les extérieurs intermédiaires du cinéma et des séries télévisées utilisés pour informer les spectateurs des déplacements de la narration en présentant le décor de la scène à venir. Les séquences, privées ici de leur caractère informatif, prennent une dimension contemplative et atmosphérique.
Anna, Louise, Andréa, Raphael sont des modèles et des acteurs issus du monde de la mode et de la publicité. Personnages indéfinis, déterminés par leur seul prénom, ils vacillent entre réalité et fiction. Ils prennent et reprennent leurs poses en attendant à huis clos dans un espace sans référent. Ils improvisent, dînent, dorment, rêvent, s’ennuient pendant que les nuits succèdent aux jours. Leurs discussions sont de purs effets de communication. Ils présentent, à travers elles, une image du langage décollée de la réalité. Seules leurs angoisses fissurent la surface lisse et glaciale de leurs échanges.
The “Cité sans souci” is a modular family homes complex conceived in 1956 by Jean Prouvé and based upon variations around the metallic container. This low-cost architectural initiative aimed at experimenting new flexible and time-sparing construction techniques to be applied to individual social housing units. However, it remained a prototype praised by a few connoisseurs and never was spread on a larger scale.
The complex is deserted. The houses remain closed. Still shots replay intermediary outdoor scenes resorted to in cinema and T.V series to let the viewer know about the comings and goings of the narrative thread by showing the setting of the upcoming scene. Deprived of their informative value, the sequences take on a contemplative and atmospheric dimension.
Anna, Louise, Andréa and Raphael are models and actors coming from the fashion and advertising world. Undefined characters, merely identified by their first name, they swing between reality and fiction. They adopt and re-adopt poses while waiting in a confined space devoid of referent. They improvise, have supper, sleep, dream, get bored as days turn into nights. Their discussions are but pure communication effects. Through the characters, they project an image of language as detached from reality. Only their fears manage to crack the smooth and ice-cold surface of their exchanges.