2009, 65 min, vidéo
En 1895, Oscar Wilde est au sommet de sa carrière littéraire. Quelques jours après la première de sa pièce De l’importance d’être constant au St James’s Theater, il reçoit à son club une carte du marquis de Queensberry l’accusant de «poser au sodomite». Cette affirmation, qui révèle publiquement sa relation amoureuse avec Lord Alfred Douglas, incite Wilde à intenter un procès en diffamation. Mais ce dernier tourne à la catastrophe pour lui, attaqué dans sa vie privée comme dans son œuvre littéraire. Il est alors inculpé d’outrage public à la pudeur, reconnu coupable d’homosexualité et condamné à deux ans de travaux forcés.
Dans le jardin d’une villa face à la Méditerranée, un homme travaille à la traduction arabe du procès d’Oscar Wilde. Sous la lumière d’un soir d’été et tout au long de la nuit suivantes, les différents protagonistes du procès se présentent à lui. Il les incarne à tour de rôle et fait revivre les enjeux esthétiques et politiques de ce combat. Cette joute verbale apparaît alors comme la dernière œuvre – féroce et précieuse – du dandy anglais.
In 1895 Oscar Wilde is at the very peak of his literary career. A few days after the St James’s Theatre première of his play The Importance of Being Earnest, the Marquess of Queensbury leaves his calling card at Wilde’s club carrying the scrawled inscription: ‘posing somdomite’ (sic). This accusation exposing his liaison with Lord Alfred Douglas prompts Wilde to sue for criminal libel. But the trial leads to disaster as Wilde comes under attack for both his private life and his literary works. He is subsequently accused of ‘gross indecency’ – he is found guilty of homosexuality and sentenced to two years of forced labour.
In the garden of a villa overlooking the Mediterranean a man is working on the Arabic translation of Oscar Wilde’s trial. In the evening light, and throughout the following summer nights, his mind entertains the various protagonists involved in the trial. He embodies them one by one and reenacts the battle’s aesthetic and political stakes. This sparring match thus appears as the final – ferocious and precious – legacy of the Irish dandy.