Du 2 au 4 décembre 2005
Macl/Val, Vitry-sur-Seine
Programmation :
pointligneplan, Érik Bullot et Christian Merlhiot
Mac/Val, Antonie Bergmeier.
Ouverture
Glimpses
Un film de Marcelline Delbecq
2005, lecture et projection vidéo, 15 min
Glimpses est une série de portraits mis en voix, récits de rencontres évanescentes, tour à tour apparitions et disparitions.
SYNCHRONISME - Vendredi 2 décembre à 18 h
Un son et une image ne s’accordent pas toujours. Leur relation provoque souvent heurts, lacunes et courts-circuits. Synchroniser ménage des surprises harmoniques, poétiques, fantastiques, voire fantomatiques.
Trois petits films irréguliers
Un film de Arnaud Deshayes
2000, 16 mm, 10 min
Trois variations formelles autour de la musique. Trois vitesses : image par image, vitesse dite normale, au ralenti. Un homard esquisse un ballet au rythme d’un menuet alla francese. Un violoncelliste et un boucher s’affrontent. Des anges chutent dans les ténèbres.
Le Singe de la lumière
Un film de Érik Bullot
2002, 16 mm couleur, 23 min
” Le son est le singe de la lumière “, écrivit le père jésuite Athanasius Kircher. Les lois de l’optique sont-elles transposables dans le monde sonore ? Comment voir le son ? Autour des relations du visuel et du sonore, ce film expose et confronte une série d’actions, librement inspirées des leçons de choses ou des traités d’acoustique : chanter, sténographier, écouter, parler, bégayer, imiter la langue des oiseaux, bruiter, jouer de divers instruments (cymbalum, harpe de verre, flûte, clavecin).
Radio Ghost
Un film de Laurent Grasso
2004, vidéo, 32 min
Comme sur un tapis volant, on observe une succession de vues aériennes d’une ville contemporaine. Des histoires nous parviennent, tels des signaux émis aléatoirement. Il est question d’apparitions paranormales dans l’industrie du cinéma et de la radio.
PAYSAGES - Vendredi 2 décembre à 20 h
Que contient au juste un paysage ? Que nous laisse-t-il voir ? Urbain, social, imaginaire, tellurique, culturel, les paysages se croisent et se dérobent de manière obstinée.
Projection suivie d’une discussion en présence des réalisateurs.
Grand Littoral
Un film de Valérie Jouve
2003, 35 mm, 20 min
Aux abords de Marseille, dans un paysage traversé d’autoroutes, de voies ferrées, de chemins broussailleux, des figures passent et se croisent, et nous servent de guide dans un circuit qui n’a ni début ni fin. Comment regarder un lieu sans en prendre possession ? Comment décrire des personnages sans les enfermer dans une action ?
Atomic Park
Un film de Dominique Gonzalez-Foerster
2004, 35 mm, 9 min
Atomic Park est un parc national, désert blanc, espace d’exposition naturel où chaque présence, chaque déplacement peut provoquer des interprétations différentes et une relecture du cadre. Comme un lointain écho : le monologue accusateur et désespéré de Marilyn Monroe sur la violence des hommes dans “The Misfits”.
Sur la terre
Un film d’Ariane Michel
2005, vidéo, 13 min
Sur un rivage arctique, dans un calme si absolu que l’eau ondule comme de l’huile, une respiration profonde s’élève. Hors du temps et du monde humain, des morses dorment. Leur sommeil est vieux comme la pierre, et l’approche d’un bateau, inquiétante pourtant, le troublent à peine : c’est un ovni d’humains, il passe.
Connaissance du monde (drame psychologique)
Un film de Philippe Fernandez
2003, 35mm, 45 min
Un explorateur-conférencier indépendant se rend sur l’île de Pâques à la recherche de traces de visites extraterrestres et se retrouve confronté à une part tragique d’histoire et de nature humaine, ainsi qu’aux limites de son entendement.
MÉMOIRE DES LIEUX - Samedi 3 décembre à 16 h
Certains lieux, d’où s’est visiblement retirée toute vie depuis longtemps, deviennent parfois le terrain d’enquête pour un film ou le point de départ de récits imaginaires. La mémoire des décombres est un réservoir encore incertain de réel ou de fiction que le cinéma informe et révèle.
La Colonie
Un film de Vincent Roux
2004, vidéo, 26 minutes
Filmer un lieu pour interroger sa mémoire. Éprouver l’interdit qui tient à distance. Le découvrir en l’observant, en le parcourant, en l’arpentant. Projeter à travers lui des éléments d’histoires, vécues ou imaginaires, impossibles à comparer.
Vertical Island
Un film de Louidgi Beltrame
2003/2005, vidéo, 10 minutes
Toronto et sa skyline, une succession de travellings aériens tiennent le spectateur en suspens au-dessus de la ville représentée comme le décor potentiel d’une fiction à venir.
Une jeune femme contemple l’étendue urbaine, à travers une baie vitrée.
Elle est filmée à la manière d’une incrustation sur le paysage.
Sea-side Hotel
Un film de Louidgi Beltrame
2005, vidéo, 10 minutes
Le fantôme d’une hôtesse d’agence immobilière présente le projet d’un grand hôtel panoramique abandonné sur le littoral Pacifique au sud du Japon.
Les Dormeurs
Un film de Louidgi Beltrame
2005, vidéo, 5 minutes
Une douzaine d’adolescents japonais dorment sur des futons colorés dans un sous-sol. Est-ce eux qui rêvent collectivement cette grande structure de béton perdue dans la jungle ou est-ce le bâtiment qui rêve d’eux ?
LOIN DES MOTS - Samedi 3 décembre à 18h et 20h
Deux propositions de récit sans dialogue laissent affleurer les mots dans un murmure et révèlent une attention aïgue à la présence des corps, leur inscription dans l’espace urbain, au cœur de la nature.
Silenzio
Un film de Christian Merlhiot
2005, vidéo, 75 minutes
Lili est une petite fille française au bord de l’adolescence ; Ken, un jeune homme japonais au corps léger. Elle arrive seule au Japon. Ken la retrouve à l’aéroport de Fukuoka pour l’emmener rejoindre son père dans une île au sud de l’archipel. Ils ne parlent pas la même langue mais l’absence de paroles n’est pas un handicap, elle libère graduellement une forme de complicité distante et affective entre eux. Le passage des typhons marque la fin de l’été et ralentit la progression de leur voyage. Le trajet prend soudain le rythme d’une excursion. Pourtant, la maison de vacances est encore fermée lorsqu’ils arrivent à Yakushima et la petite île est aussitôt isolée par l’arrivée d’un nouveau typhon. Dans l’attente, Ken et Lili se mettent en route vers le sommet de l’île en quête des arbres sacrés…
Celui qui aime a raison
Un film d’Arnold Pasquier
2005, vidéo, 67 min
Marcos et Osmar vivent ensemble à São Paulo. Marcos rencontre Walmir. Ils vivent ensemble, tous les trois. Un jour, Walmir disparaît. Son absence lance Marcos et Osmar dans une quête dans la ville.
“ Celui qui aime a raison ” est un film qui s’inscrit dans la continuité de mes films mêlant présence chorégraphique et paysages. Ce que les personnages ne sauraient dire (l’amour, le désir), chacun préfère le danser ou le chanter. Je souhaitais montrer la continuité entre le monde et le geste, occasion de fictions entre le corps et son environnement. J’ai parcouru la ville de São Paulo, envisagé son urbanisme singulier, rencontré des “ Paulistas ” et j’ai écrit à leurs contacts le scénario du film. Accompagné de deux danseurs et d’un acteur, nous racontons l’histoire d’un couple bouleversé par la rencontre d’un troisième où la ville joue — de São Paulo à Buenos Aires — un rôle de révélateur. ”
DU PIGMENT À LA LUMIÈRE - Dimanche 4 décembre à 16 h
Certains films revendiquent la couleur comme élément substantiel. Ce programme propose divers emplois de la couleur, son exaltation comme matériau, son recours comme phénomène lumineux, sa sublimation dans certaines mises en scènes.
Bouquet 1-10
Un film de Rose Lowder
1994-1995, 16 mm, 11 min 33’
au commencement l’apparition
Un film de Sarkis
2005, vidéo, 3 minutes 26’
Des traces rouges sont recouvertes lentement de lait.
au commencement deux touchers
Un film de Sarkis
2005, vidéo, 1 minute 30’
Deux doigts de couleur complémentaire trempent dans du lait.
au commencement deux
Un film de Sarkis
2005, vidéo, 2 min 29’
Le jeu de traces et de couleurs complémentaires.
Dammi i colori
Un film d’Anri Sala
2003, vidéo, 15 min
Ce film, tourné durant l’hiver 2002-03, retrace l’opération du maire de Tirana, Edi Rama : faire peindre les ternes façades des immeubles de sa ville dans des couleurs vives. Le film d’Anri Sala ouvre une série de réflexions sur les possibilités de la couleur ainsi que sur les différentes significations des notions d’utopie et de réalité.
Bouquets 21/24
Un film de Rose Lowder
2001, 16 mm, 4 min
Au commencement le cycle
Un film de Sarkis
2005, vidéo, 3 min 30
La couleur apparaît et disparaît au gré d’une boucle du temps.
Après et avant le commencement
Un film de Sarkis
2005, vidéo, 1 minute 40’
L’esquisse d’un visage, inspiré du “ Cri ” de Munch, est utilisée comme une sombre palette.
Au commencement deux chaleurs
Un film de Sarkis
2005, vidéo, 1 minute
Une allumette flambée s’éteint dans l’eau d’une aquarelle.
Volta
Un film de Stephen Dean
2003, vidéo, 10 minutes
Collection du Musée
Les Coquelicots
Un film de Rose Lowder
2000, 16 mm, 2 minutes 30’
APRÈS L'AMOUR - Dimanche 4 décembre à 18 h
L’amour se nourrit parfois d’une absence. Ces films exposent des territoires amoureux habités par d’obsédantes beautés, par une méditation silencieuse et par un hymne à la révolution.
La déraison du Louvre
Un film d’Ange Leccia
2005, vidéo, 14 minu
Avant première
La scène se passe dans la Grande Galerie du Louvre qui abrite les collections de peinture italienne. La salle est étrangement vide : la foule de visiteurs paraît avoir déserté les chefs-d’œuvre. Seule une jeune femme traverse le long espace muséal comme si le temps était suspendu. Elle déambule au rythme de l’observation des tableaux qui vibrent de lumière. Les flashs s’intensifient pour irradier son visage et l’éblouissent, tels des réminiscences des photographies prises en ce lieu. Ils rappellent également les clichés, tout aussi nombreux, qui ont transformé la femme en icône contemporaine.
Ruins of Love
Un film d’Ange Leccia
2005, vidéo, 26 min
Avant Première
Le film évoque de manière elliptique le quotidien de prostituées cambodgiennes, perdues entre la solitude de leurs rêves et l’enfermement de leur existence. Le long du mur qui les sépare de l’ancien centre de torture créé par les Khmers rouges, le passage des phares de voitures rythme leurs nuits avec agressivité. Face à une telle exploitation, la musique pop semble redoubler leur aliénation, tandis que les vestiges des temples d’Angkor sont l’expression symbolique de cette désolation.
Después de la revolución
Un film de Vincent Dieutre
2005, vidéo, 60 min
Avant-première
Printemps 2004. Je suis invité en Argentine pour un festival de cinéma. Je rêvais Buenos Aires depuis toujours. Ce film répond en douce au “ Prima della Rivoluzione ” de Bertolucci (1963), c’est un collage, un tramage de matériaux : découverte d’une ville et d’un territoire surchargé à mes yeux d’un savoir secret. C’est aussi le journal d’une expérience érotique étrange, en forme d’alternative critique au film pornographique. Topographie d’une ville en crise, en effervescence politique et culturelle, pleine à craquer de références, de clichés Tango, de citations architecturales, de fausses pistes romanesques, mais aussi métropole somptueuse, saturée de possibles, enivrante.… Et rélévé, enfin, d’un chant d’amour, d’un corps à corps mental.