Le faussaire, l’amateur et le braconnier

    0
    2987

    Vendredi 10 avril 2015
    Frac Besançon

    Benoît Maire et Jean-Charles Hue en discussion avec Olivier Marboeuf, directeur du centre d’art Khiasma

    Film réalisé par June Balthazard et Mathilde Chavanne

     

    Intervenants

    Benoît Maire
    Utilisant des axiomes philosophiques, des événements historiques et des formes désuètes de l’histoire de l’art comme point de départ, Benoît Maire développe des performances, organise des discussions et use d’objets, de peintures, de dessins et de vidéos pour faire ses expositions. Né à Pessac en 1978, il est diplômé de Paris 1 (DEA de philosophie) en 2002 et de la Villa Arson (DNSEP) en 2003, il abandonne sa thèse de philosophie et vit à Paris à partir de 2005-2006, temps où il est en résidence au Pavillon, au Palais de Tokyo. Représenté par les galeries Cortex Athletico, Bordeaux et Croy Nielsen, Berlin. Il réalise un film de long métrage « L’île de la répétition » tourné en super 8mm et travaille à un traité d’esthétique autour du concept de « différend » emprunté à Jean-François Lyotard à partir de 2008. En 2011, il réalise un autre film tourné en super 16 mm «Le berger» et engage une série d’expositions personnelles dans des centres d’art internationaux, à la Kunsthalle de Mulhouse, De Vlesshal et Walden Affairs en Hollande, Halle fur Kunst en Allemagne et David Roberts Art Fondation à Londres notamment. Le rapport singulier qu’il tisse entre la forme plastique et la philosophie dans le prolongement de l’art conceptuel fait de Benoît Maire un artiste singulier de la nouvelle génération sur la scène européenne.

    Jean-Charles Hue
    Jean-Charles Hue est tout d’abord un plasticien qui explore le cinéma, entre le documentaire et la fiction. Après Carne Viva et La BM du Seigneur sorti en salle en 2010, son second long-métrage, Mange tes Morts sélectionné à Cannes, a obetnu le Prix Jean Vigo 2014.
    Les courts métrages qu’il réalise montrent la périphérie et la marge comme son territoire de prédilection et tracent une voie. Celle-ci commence en 2006 et finit en 2011. Elle part du Mexique pour arriver en Picardie. Elle va des prostituées, toxicomanes et politiciens de Tijuana aux Dorkel, ces Yéniches avec qui le cinéaste partage ou s’imagine partager des ancêtres et qui, à ce jour, sont les héros de ses deux longs métrages. Plusieurs éléments demeurent. La marginalité et l’expérience du vol, de la nuit ou de la mort. Pas seulement. Ce sont aussi des éclats de lumière trop blanche alternant avec des quartiers de viande trop rouge. Ce sont des torses nus, des cuirs tannés par le soleil, le feu ou la bagarre. Ce sont des récits qu’on fait pour impressionner son interlocuteur, mais aussi pour tester sa propre crédulité. Ce sont des superstitions, une mystique trafiquée et viscérale. C’est le désir de traverser la nuit pour toucher enfin au jour. – Emmanuel Burdeau, Le Jour le plus Court 2014

    Olivier Marboeuf
    Olivier Marboeuf est auteur, critique, performeur et commissaire indépendant. Il est directeur de l’Espace Khiasma depuis 2004. Son parcours s’articule autour des problématiques du rapport du texte et de la voix avec l’image fixe ou animée et plus largement autour des enjeux de la transmission. Depuis plusieurs années, ses recherches se concentrent sur une relecture du colonialisme selon des principes de spéculation narrative qui viennent entrer en friction avec le récit historique dominant. Très impliqué dans le cinéma d’artistes, il est également producteur associé au sein de Spectre Productions et programmateur au sein de Phantom, un département de Khiasma.

    SHARE