Les 7 et 8 novembre 2009
Cinémathèque de Tanger (Maroc)
Organisé par Red Shoes
Chamonix
Un film de Valérie Mréjen
2002, 13 min, 35 mm
Face caméra, neuf personnages racontent chacun un souvenir.
L’idée de Chamonix est née de la série Portraits filmés (2002), dans laquelle j’ai demandé à des amis et connaissances de raconter un souvenir : face caméra, chacun livre ainsi un récit tenu et condensé, réduit à l’essentiel. Le langage adopté y est quasi descriptif : toutes les histoires sont dites sur le même ton, qu’elles soient tragiques, comiques, anodines ou extraordinaires. Chaque plan est mis en scène. Parmi toutes ces histoires, certaines ont fonctionné immédiatement et d’autres moins, pour des questions de jeu, de longueur du récit ou de manque de distance… J’ai donc choisi d’en réécrire certaines et de les proposer à des acteurs, professionnels.
Cái hô [Le Lac]
Un film de Christian Merlhiot
2004, 36 min, vidéo
« Les lois répriment pour un temps, l’enseignement seul, enchaîne à jamais. Voilà une règle de colonisation qui, pour n’être pas nouvelle, n’en garde pas moins sa valeur. » Ce film évoque la colonisation vietnamienne à travers la romanisation de l’alphabet imposé par le Protectorat français. Il laisse entendre, par la suite, la désorientation de la langue française saisie dans les différentes retranscriptions d’un poème de Lamartine.
Sub
Un film de Julien Loustau
2006, 45 min, vidéo
Le lac Vostok est prisonnier sous les glaces de l’Antarctique, isolé du reste du monde depuis des millions d’années. La seule technologie qui permettrait d’atteindre le lac sans risquer de le contaminer serait le Cryobot, une sonde conçue par la Nasa pour l’exploration d’océans subglaciaires sur Mars. En Chine, dans la région des Trois Gorges, on finit de construire le plus grand projet hydroélectrique du monde. Le barrage a déjà noyé 600km de vallées déplacé plus de 1,8 millions de Chinois.
Le long d’un voyage nocturne sur le fleuve Yangtze, dans l’exploration distante de ses berges, le film envisage l’odyssée solitaire du cryobot à travers les glaces jusqu’au lac Vostok.
Films projetés par Red Shoes en novembre 2009
Sur Place
Un film de Justine Triet
2007, 25 min, vidéo
A la marge du film et de la vidéo, Justine Triet recherche des situations
sociales caractérisées par une grande tension (manifestations étudiantes ou
les derniers jours d’une campagne électorale) et elle ‘shoote’ (reprenant ainsi
dans toute sa violence le terme employé par les paparazzis) les visages et les
personnages, saisis dans l’intensité de ces moments. […] L’on observe interdit
le ballet des forces en présence de jeunes casseurs venus en découdre avec les
forces de l’ordre, les CRS, des journalistes à l’affût d’images chocs pour leur
rédaction et la foule.[…] Nous voilà assistant à la représentation théâtralisée
d’une bataille, nous voilà immergés malgré nous dans le danger d’une foule
frénétique.[…] L’artiste part d’une situation liée à un contexte social et politique
très marqué mais dépasse la dimension documentaire et narrative qui lui est
attachée à travers un travail sur les images et sur leur mise en scène.’
Bingo Show
Un film de Christelle Lheureux
2003, 8 min, vidéo
Pour Bingo Show, Christelle Lheureux filme le moment d’attente précédant l’enregistrement en direct d’une émission de télé. Les présentateurs sont en stand-by, comme dénués de vie. Christelle Lheureux :
‘F.T.V. l’équivalent de France Télévision à Sarajevo.
Le plateau de télévision de la loterie nationale.
Les animateurs sont prêts, ils attendent le direct.
Le décor en lumière noire s’anime.
Le temps et les boules de loterie restent en suspension.
Vent, fumigènes, crissements halogènes.
Les faiseaux des poursuites cherchent leurs trajectoires.
La station et ses habitants attendent leur transmission.
Ces présentateurs sans voix sans sourires sont hors programme.
Ils flottent dans un temps qui n’a plus de grille.
Question : que font les présentateurs de télé quand ils ne sont pas à l’antenne?
Réponse : ils flottent sur le plateau en attendant qu’on leur rende l’antenne…’
Living a beautiful life
Un film de Corinna Schnitt
2003, 13 min
Corinna Schnitt filme et raconte des tranches de la vie quotidienne,
créant des scénarios absurdes en perturbant la tranquillité apparente des zones
pavillonnaires. Dans cette vidéo, l’artiste demande à des acteurs de re-jouer
et incarner le bonheur type tel que l’a décrit un groupe d’enfants américains
(l’homme incarne les idées des garçons et la femme celui des filles).
‘Je suis heureuse. Ma vie est simple et je considère que ce sont les
petites choses matérielles qui ont le plus d’importance. J’aime chanter, écouter
et jouer de la musique, dans la voiture, quand je me réveille, etc…’
Vali Asr
Un film de Norman Richter
2007, 13 min, film 35mm
Ce film est tourné en sept jours. Le tournage se passe dans la rue Vali
Asr, la plus ancienne de Téhéran en Iran, longue de 24 km du nord au sud de
la ville, dévoilant un large spectre d’idéologies et de classes sociales.
Le nom Vali Asr signifie ‘ loi des temps ‘ et se réfère à l’imam Muhammad Al-
Mahdi, le vingtième et dernier successeur direct du prophète pour les chiites. Il
est dit qu’il vécu pendant des siècles dans la clandestinité, sans donner de signes
publics. La constitution de la République islamique d’Iran de 1979 désigna
à la tête de l’état le vingtième Imam al-Mahdi. Les érudits musulmans, les
Ayatollahs, ne sont que les représentants de l’Imam, attendant sa sortie de la
clandestinité.
Douze visages sont présentés. Un objet personnel est associé à chacune
de ces douze personnes, excepté pour la dernière, une jeune fille. Ces personnes
avaient ces objets avec eux au moment où ils ont été filmés.
Katrin (Sillamaë)
Un film d’Éléonore de Montesquiou
2006, 5 min, vidéo
Réalisé en Estonie, Katrin est une excursion dans un paysage de
nuit durant laquelle une jeune fille raconte des souvenirs douloureux de son
enfance.
Portrait d’individu, cette vidéo apporte une certaine immédiateté.
Une adolescente née à Tallinn de père russe et de mère estonienne confie le
déchirement de l’incarcération de sa mère, le tiraillement de son identité et
finalement son installation avec celle-ci à Sillamäe où elle retrouve la familiarité
de la communauté russe. Katrin n’apparaît pas à l’image. Un bras, une main
ponctuent sa marche, accompagnent sa respiration, ses hésitations.
Pork and Milk
Un film de Valérie Mréjen
2004, 52 min, 35 mm, Aurora Films
Tourné à Tel-Aviv, le film a pour sujet ceux qui, venant de milieux
religieux ultra-orthodoxes, ont fait le choix de devenir laïques. Pour la plupart,
cette décision a entraîné une rupture avec la famille, les parents, la communauté,
et impliqué la nécessité de se débrouiller seul dans une société nouvelle où tout
reste à apprendre.