Mardi 17 novembre 2015, 20 heures
Les Laboratoires d’Aubervilliers – 41, rue Lécuyer – 93300 Aubervilliers
DIANA [17.11.2015]
Projection de Simon Ripoll-Hurier, 45 min
Le 10 janvier 1946 à 11h58, les antennes du Camp Evans émettent à très grande puissance un court signal en direction de la Lune. Un peu plus de deux secondes plus tard, elles en captent un écho très faible. C’est le premier succès du « Project Diana », deux années après son lancement : « le premier contact de l’homme avec la Lune ». Dès lors, la technique des communications par rebond lunaire est abondamment utilisée par l’armée et les services secrets américains jusqu’aux années soixante et à la mise en orbite des premiers satellites artificiels, qui la font tomber en désuétude. Depuis, La Lune ne reçoit des signaux que de quelques radioamateurs qui, à travers le monde, parviennent à fabriquer des paraboles assez larges et puissantes pour l’atteindre.
DIANA [17.11.2015] a reçu le soutien du Centre national des arts plastiques au titre du soutien à une recherche artistique.
États d’âme
Conférence de Clara Schulmann, 45 min
Dorothea Tanning, Portefeuille (Pocketbook), 1946
Au cinéma il n’y a pas beaucoup de voix off féminines. Détachées du corps, elles sont immatérielles. Souvent, elles nous donnent accès à une subjectivité, des secrets – une voix intérieure. Elles sont à la recherche de quelque chose. Elles sont aussi ironiques, critiques. Assignées à résidence, elles perturbent et démontent les environnements qui leur sont imposés. Si l’on se déplace et que l’on écoute les voix des femmes qui écrivent ou des artistes femmes qui parlent, que deviennent ces abstractions sentimentales ?
Intervenants
Simon Ripoll-Hurier est artiste visuel et musicien. À la croisée de plusieurs champs, son travail a commencé par se concentrer sur des espaces de production d’images dominantes, comme Hollywood (Translations, 2008-2011) ou Broadway (The Broadway Melody, 2010-2013), mettant en place des mécanismes de traduction et de transposition, comme autant de techniques de détournement ou d’emprunt. Son intérêt pour les techniques de description orale (Périphériques, 2008 ; The Curtain, 2013, avec Myriam Lefkowitz) l’a amené à se pencher sur certaines théories du complot portant sur les formations nuageuses (This Cannot Be Natural, depuis 2012). En 2013, il réalise Dreamland, un film expérimental qui documente le processus de fabrication d’une chanson. Il commence alors à investir le médium cinématographique, dans le cadre d’un projet qu’il développe depuis 2014 (Projet Diana).
Son travail a été montré dans de nombreuses institutions (Le Magasin, Centre national d’études spatiales, Palais de Tokyo, Fondation des Galeries Lafayette, Centre Pompidou-Metz, MAC VAL…), diffusé à la radio (Atelier de création radiophonique, France Culture), intégré dans des collections publiques (Fonds national d’art contemporain, Frac Haute-Normandie, Beaux-arts de Paris, Centre national d’études spatiales). Il a été présenté en Espagne, Écosse, Italie, Bosnie, Corée, au Venezuela, au Cambodge et aux Etats-Unis. Par ailleurs, Simon Ripoll-Hurier joue avec les Agamemnonz, un groupe de surf music instrumental, et a co-fondé *DUUU, une radio d’artistes en ligne. Il est également membre du comité pédagogique du Programme d’expérimentation en arts et politique (SPEAP, Sciences po Paris).
Clara Schulmann enseigne à l’école supérieure d’art de Bordeaux. Elle est docteure en études cinématographiques. Ses recherches portent sur les liens entre film et histoire de l’art à partir de pratiques artistiques contemporaines. Elle collabore à différentes revues de sciences humaines (Vacarme, Geste) et d’art contemporain (Particules, Mouvement, May). Elle a récemment contribué aux ouvrages suivants : Images contemporaines. Arts, formes, dispositifs, éditions Aléas (2010), Cinéma Muséum. Le cinéma d’après le musée, Presses Universitaires de Vincennes (2013), Mike Kelley, catalogue d’exposition, Centre Georges Pompidou (2013), Joachim Koester: Of Spirits and Empty Spaces, SMAK (2014). Elle collabore avec des galeries — « Rien n’est magique », un texte sur le travail de Marie Angeletti a été publié par castillo/corrales (Paris) en mars 2014. En 2014, elle a également publié aux Presses du réel : Les Chercheurs d’or. Films d’artistes, Histoires de l’art.